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Ô coing béni des cieux, favori de Narcisse,
La décomposition ne saurait te toucher :
Au rameau verdoyant, tu te tiens attaché,
Tu as mûri longtemps sur un arbre propice,
Sur toi fut un brouillard bienfaisant épanché,
Et tu l’as mérité, ce n’était que justice.
Les insectes gloutons t’épargnent leurs supplices ;
Tu es plus délicat que le fruit du pêcher.
Ô qui pourra goûter ta saveur nonpareille,
Qui te possédera, fabuleuse merveille ?
Celui qui te détient, que son pouvoir est fort !
De ta maturation, que mon âme a suivie,
Je sais que de longtemps n’en adviendra la mort :
Un coing de bon aloi doit faire une eau-de-vie.