Château éphémère

image de Pierrette

Dames valets et rois
Logent dans un manoir
De carton si fragile
Qu’un souffle dérisoire
Peut le jeter à bas

Même si des doigts habiles
Surent le concevoir,
De ce lieu, les figures,
Quelle étrange aventure,
Forment aussi les murs.

Puis, lorsqu’elles s’éparpillent,
On se groupe en famille
Autour de l’un des siens,
Quelque peu magicien,
Pour y lire son destin

Stahlder

Belette incomprise

D’après Cochonfucius

Belette, mon nom rime avec bête,
Voire, ce qui est bien pire, avec blette
Je suis de fait assez fluette
Mais je serais une femme de tête
Si, dotée d’attributs humains,
J’avais suivi d’autres chemins

Je serais académicienne
Car lectrice assidue d’Avicenne
Vêtue d’un manteau de lapin
Je me promène incognito
Dans la poussière des bureaux
J’y fouine dans les parchemins
Dans les ouvrages en maroquin

Bien que plus sage que les images
(Nul ne se doute de mon passage)
La volaille me traite de goule
Car je saigne trois ou quatre poules
Lorsque m’aiguillonne la faim

Stahlder

Cochonfucius

Savant pensif

Blason Famille Lissignol

Rêvant dans sa bibliothèque
Un savant observe un oiseau
Qui picore un morceau de pastèque
Il sourit devant ce tableau

Un ange qui passait par là
Leur fait un clin d’oeil invisible
Dans une double vie autrefois,
Phénomène à peine crédible,

Le savant fut ce passereau
Poussant des trilles dans les branches
Et un Sorbonnard, cet oiseau
Fin connaisseur de Malebranche

Stalhder

______

D’azur, au buisson d’or terrassé de sinople sommé d’un rossignol du second

Anges vieillissants

D’après Cochonfucius

Le fils du charpentier a connu la douleur
Qui chez les hommes peut s’éveiller à toute heure
Quelques anges aussi choisirent de partager
De nous autres mortels l’amère destinée

Les plumes de leurs ailes avec l’âge se fanent
Les gerbes d’étincelles jaillissant de leurs crânes
Ont les pâles reflets d’un foyer qui s’éteint
Leur peau revêt l’aspect d’un bout de parchemin

Leur âme s’émouvant de ces métamorphoses
Communiera avec l’inspiration morose
Habitant les humains depuis la nuit des temps
Suscitant leurs poètes, artistes, et savants

C’est par amour de l’art, de la littérature
Que ces êtres éternels ces sévices endurent

Stahlder

Conte

D’après Cochonfucius

Quand de jeunes écureuils
Repoussaient leur assiette
Sans finir leurs noisettes
Leur mère d’un seul coup d’oeil

Les rappelait à l’ordre :
Un être jailli d’un puits
Où il vivait tapi
Comme en un cauchemar
Surgirait sans retard
A seule fin de les mordre

Il avait l’âme noire
Et les dents aiguisées
De mémoire d’escuiruel
Nul ne l’avait croisé
Si ce n’est un mouchoir
En exquise dentelle

Stahlder

Les chèvres

D’après  Cochonfucius

Les citadelles dressent leurs tours
Comme leur ancêtre de Babel
Que chantent trouvères et troubadours
Elles semblent narguer jusqu’au ciel…

Mais, travailleur infatigable,
Le temps promène son rabot
Sur les courtines des châteaux
Dont les pierres se mueront en sable

Dans des ruines des chèvres folâtrent
Broutant des chardons près de l’âtre
Où le maître des lieux rêvait

Le regard perdu dans les flammes
Cherchant un reflet de son âme
Dans cet éphémère ballet

Stahlder

Bobby

image de Pierrette

Bobby, un brave gars,
Lapointe de son état,
Écrivit une goualante :
La Fleur Bleue Contondante.

Les vers, si on l’en croit
Éclosent de ci-de là,
Tapis sous les képis
De jeunes gens en kaki,

Ainsi que dans les gants
De boxeurs pleins d’talent
Armés d’un dictionnaire…

Ils composent des bouquets
En forme de sonnets
Où se mire le temps
Chez Maître Kanaan
Dit l’Oiseau du Tonnerre

Stahlder

Conversion d’un goupil

image de Cochonfucius

Je croquais des proies bien en chair
Petits rongeurs et volatiles
Arrosés d’une chope de bière
A les piéger j’étais habile

Ma fourrure couleur de feu
Évoquait les flammes de l’enfer
À tous les oisillons frileux
Et leur contractait les viscères

Mais un vieux moine itinérant
M’offrit des galettes de glands
Que je trouvais appétissants

Depuis j’enseigne en ma cabane
Les recettes d’une diète végane
A de dévotes courtisanes

Stahlder

Chat huant

image de Pierrette

Je plane dans le ciel
La lune est mon chapeau
Melon couleur de miel
Mais aussi un flambeau

Je vois trotter sur terre
Les rats et les souris
Qui tout le jour se terrent
Au fond de leurs abris

Quelques hommes aussi veillent
Devant un verre de vin
Ou courbés sur les pages
D’antiques parchemins

Je leur souhaite bonne chance
Et m’en vais sur un toit
Trouver le chat qui danse
Un vieil ami à moi

Stahlder

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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