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Amazone, où se trouve à présent ta demeure ?
Abandonnes-tu donc le vieillard que je suis ?
À de telles questions, répondre je ne puis,
Mais je devrai le faire avant que je ne meure.
Quand tu m’accompagnais, ma vie était meilleure,
Et mon jardin donnait de plus excellents fruits ;
Plus beaux, parmi les chants, ceux qu’à deux l’on produit,
Plus capables aussi d’ensorceler nos heures.
Les sombres carillons sonnent à mon beffroi,
Je songe à mon époque et à ma destinée ;
Je marche moins souvent, je crains un peu le froid.
Reviendront au printemps les parfums du jasmin
Et l’heureuse lenteur que prennent les journées,
Quand nous irons tous deux par les mêmes chemins.