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J’ai pour royaume une pente lointaine,
Je ne fais rien, je dévore à loisir ;
Mon coeur qui s’use a de moindres désirs,
Mon souffle est court, ma vie est incertaine.
L’eau d’un glacier me tient lieu de fontaine,
Dont la fraîcheur me donne du plaisir ;
Un sommelier ne saurait mieux choisir,
Cette boisson vaut celles de la plaine.
Près des sommets sont d’étranges pâtures,
Peu d’animaux à brouter s’aventurent ;
Ceux qui le font sont mes proches parents.
C’est surprenant, ce n’est pas effarant,
La neige est pure et l’air est transparent ;
Qui donc pourrait en faire la peinture ?