Toile de Ishida Yūtei
Toi qui pendant deux ans fus ma correspondante,
(Mais je savais que ça n’était pas pour toujours),
Tu pouvais dissiper la routine astreignante,
Muse de mes saisons, lumière de mes jours.
Cette clarté venait de tes phrases mordantes
Et de ta fantaisie aux gestes sans recours,
Rendant les vérités cent fois plus évidentes
Et sur les illusions jetant un éclat sourd.
Je me tiens à présent dans une humble pénombre ;
Mes mots, ni lumineux, ni totalement sombres,
Sont aussi fugitifs que les reflets du soir.
De ce qui est parti sans laisser d’espérance,
Je ne puis que garder la tendre souvenance,
Comme de vieux rayons s’attardent au miroir.