Double dolmen

image de l’auteur

Blocs assemblés aux temps bibliques,
Avant qu’ici ne vînt César ;
Parcouru par quelques lézards,
C’est un monument bucolique.

« Quelle est sa charge symbolique ? »,
Ainsi s’interroge un thésard ;
Il répond alors, au hasard,
Par des raisonnements obliques.

Il écrit à l’ombre d’un chêne,
Sous sa plume, un projet se trame ;
Des conjectures se déchaînent.

Mais au bout d’un chapitre, il rame,
Il cite des auteurs tchétchènes,
Ainsi qu’un vers de Francis Jammes.

Cochonfucius

Vieux blaireau

image de l’auteur

Cet animal se tient tranquille,
Au fond des bois il est assis ;
Il vit sans se faire de bile
Et presque sans aucun souci.

Ce n’est pas une brute vile
Ni un prédateur sans merci ;
Il épargne les plus fragiles,
Ou bien, leur mort il adoucit.

Il entreprend des randonnées
Dont l’allure est désordonnée ;
Vers le Ponant, vers l’Orient.

Pensif, au fil de cette marche,
Je le vois parfois souriant ;
Il rêve, ce vieux patriarche.

Cochonfucius

Criocéphale

image de l’auteur

C’est le Maître des Flammes,
Unique sous les cieux ;
Il est fort, il est vieux,
Il ausculte les âmes.

Il se veut zérogame,
C’est rare pour un dieu ;
Donc, jamais dans son pieu
Ne se trouve une dame.

Jamais un brin de cour,
Jamais un mot d’amour,
Solitude profonde…

« Il pourrait, sans mentir,
Un jour s’en repentir »
Dit la prêtresse blonde.

Cochonfucius

Fleur de rien

image de l’auteur

Je pousse en un pays barbare,
Les gens m’appellent « fleur de rien » ;
Ce ne sont que des Béotiens,
Quand je les entends, je me marre.

Le vent survient sans crier gare,
Lui qui ne nous veut pas de bien ;
Moi, je conserve un fier maintien,
Mes feuilles jamais ne s’égarent.

Je n’ai guère de prédateurs ;
Ils affirment, ces malfaiteurs,
Qu’au vrai, je ne sens pas la rose.

Peu de soucis, peu de plaisirs ;
Ici, mon principal désir,
C’est qu’une fraîche ondée m’arrose.

Cochonfucius

Oiseau de Leibniz

image de l’auteur

Ici-bas, tout va pour le mieux,
Je peux me nourrir, je peux boire ;
Je ne sais si je vivrai vieux,
Mais en moi-même je veux croire.

Je suis comme un ange des cieux,
Je survole les promontoires ;
J’entends fort bien, j’ai de bons yeux,
Mon bec est plus dur que l’ivoire.

J’apprécie qu’il en soit ainsi,
Et tant pis pour les hirondelles ;
Tant pis pour les moineaux aussi.

Vous m’appelez « bête cruelle » ;
Je ne fais que m’alimenter,
Je vis dans la réalité.

Cochonfucius

Âne des lointains

image de l’auteur

Moi, j’en ai plein le dos
De porter ma corbeille ;
Une corvée pareille,
Ce n’est pas un cadeau.

Inutile fardeau
De pesantes bouteilles ;
Humains, je vous conseille
De vous contenter d’eau.

Charge, je te dépose
Et je fais une pause ;
Humains, fermez vos becs.

Si vos gosiers sont secs,
Que le ciel les arrose !
Ou bien, faites avec.

Cochonfucius

Sagesse du tripode

image de l’auteur

Ce tripode est comme un renard,
Sa malice nous déconcerte ;
Surtout, ne le crois pas inerte,
Il peut courir comme un guépard.

Il te séduira par son art
De commenter ses découvertes ;
Emplis-le d’une absinthe verte,
Cela peut le rendre bavard.

Il sait toujours trouver la rime
Au prédicat que tu exprimes ;
Quelquefois c’est assez joli !

Surtout, n’imite pas sa ruse ;
Son sens moral est aboli,
Je ne lui trouve aucune excuse.

Cochonfucius

Les anges planent

image de l’auteur

Au temps où fut croquée la pomme,
Chantèrent les Anges d’Enfer ;
Mais d’autres furent moins pervers,
Ceux-là qu’« Anges du Ciel » tu nommes.

Le triste exilé fit un somme,
Il revit les feuillages verts ;
Il retrouva son univers,
Ce coupable, Adam, ce pauvre homme.

Par la suite, il se recueillit,
Comprenant qu’il avait failli ;
Il a perdu sa langue, il pense.

Il n’accuse pas le serpent,
Mais son propre désir rampant ;
D’un ange il entend le silence.

Cochonfucius

Terne feuille

image de l’auteur

Voici la feuille grise
Qui dort auprès du puits ;
Loin de l’arbre elle a fui
Dont elle fut éprise.

L’air chantonne sans bruit,
Le jour est sans surprise ;
La fraîcheur de la brise
Précèdera la nuit.

Au lointain sonne l’heure ;
Dans ma vieille demeure
Il ne s’est rien passé.

Les morts au cimetière
Ne peuvent s’enlacer,
Ni soulever leur pierre.

Cochonfucius

Seigneur de la banquise

image de l’auteur

Mes vassaux ne sont pas frondeurs,
Ici règne la paix sociale ;
Le cachalot des profondeurs,
Il m’accorde une paix royale.

Mes enfants sont pleins de candeur,
Paisible est ma vie familiale ;
La nuit polaire en sa splendeur
Fait oublier qu’elle est glaciale.

Ici, pas grand-chose de vert,
Jamais de sapins en hiver ;
Bâtie de neige est mon alcôve.

Je n’ai pas construit de remparts,
Sinon quelques glaçons épars ;
En ce lieu, la nature est sauve.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

WordPress.com en français

Toutes les nouvelles de la communauté WordPress.com