L’inspiration

image de l’auteur

La Nature est le séjour de l’enthousiasme.
Passe la fontaine de cristal sacrée, fuis
Au fond des forêts. Tu le verras tel un phasme
Apparaître d’un objet quelconque. Alors pris

De chaleur et de mille frissons délicats,
Tu verras l’Esprit au fond d’un océan de
Lumière, agir comme une tempête de
Liberté. Il t’ôtera la raison et là,

Le sens s’ouvrira d’une force incontrôlable.
Tous les trésors du Verbe s’ouvriront d’eux-mêmes
Pour toi. Tu déclameras des choses aimables

Ou immondes. Ton âme éclatera de rire
Ou s’apaisera. Tu sauras que pour écrire
Un rêve, il faut être infiniment éveillé.

Pierrette

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De sinople à un arc-en-ciel au naturel posé en fasce, un aquilon
d’argent brochant dessus en chef senestre, et à la terrasse d’azur.

L’envol

Le blason de Pierre B. de la 4e1

Sous les arbres ombreux, obscurs, solitaires, là
Où je suis au fond d’une mine, soudain
La nature me tend les bras. Je commence à
Entrevoir les nuances du spectre d’un

Soleil, qui jaillissent en chef-d’oeuvre, de l’Orient
C’est-à-dire l’aurore. Dès lors mes mortelles
Pensées se transforment toutes en mots-images. Elles
Me mènent, d’une sorte de clairvoyance, en

Un lieu aux confins de l’univers. J’entends un
Flot magique, le bruit des douces vagues des
Airs voler vers moi. Je lève mes yeux pleins

De flammes et vois que je voudrais ne faire qu’un
Avec tout ce qui vit dans ces contrées sans fin
Où l’alliance des êtres évanouit la mort.

Pierrette

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D’or au phénix contourné de gueules et d’orangé sur son immortalité du même,

le chef d’argent chargé de quatre triangles de sinople.

L’oiseau de feu

image de l’auteur

Brûlant de toutes parts, le bel oiseau de feu
Tournait autour de la Terre car il cherchait
L’arbre frais sur lequel enfin il pourrait se
Poser. Lorsqu’il le vit au loin, tant de paix

En émanait que l’oiseau vola vers lui.
Le grand arbre l’accueillit. « Je t’aime » lui dit
Alors l’oiseau. Cela plut au grand arbre qui
Répondit: « Bel oiseau de feu, sais-tu que si

Tu m’aimes, tu dois faire abstraction de toi-même
Pour te donner entièrement à moi ? Ce qui
Est impossible sauf si j’étais Dieu lui-même

Qui seul peut supporter tant de confiance en Don:
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
Coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit »,

 

image de l’auteur

Nous a-t-Il ordonné. Mais toi, mon bel oiseau,
Si tu faisais abstraction de toi-même
Rien que pour moi, j’en souffrirais, j’en mourrais même,
Car nous sommes terrestres et pour alléger nos

Maux, il faut d’abord que toi tu t’aimes toi-même
Afin que moi je puisse t’aimer à mon tour.
Il a dit : « Aime ton prochain comme toi-même ».
Ainsi mon bel oiseau, dès demain, au grand jour,

Nous gravirons l’échelle qui mène à l’Amour.
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous
Ai aimés ». Quel que soit son échelon, l’amour

Donc nous mène à l’Amour divin. Envole-toi
Maintenant, bel oiseau. Je reste là. Pour toi
Et moi, je puiserai le meilleur de la Terre. « 

Pierrette

L’illusion, le recueil

L’illusion (1)
L’illusion (2)
L’illusion (3)
L’illusion (4)
L’illusion (5)
L’illusion (6)

Illusion théâtrale
Théâtre-miroir
Dom Juan, le mythe. La colère.
Dom Juan, le mythe. Le festin de pierre.

L’illusion (6)

Blason d’Urcy (avec retouche)

Le piège de l’illusion

 

Le naïf a substitué l’amour de lui-même
A l’Amour. Refusant l’échange, toutes ses
Capacités passionnelles sont pour lui-même,
Privé de tendresse, il ne sait plus qui il est

Et se conduit comme un rêveur éveillé.
Certes l’imposteur lui renvoie une image
De lui-même qui le rassure, le calme et
le préserve, mais du coup il perd davantage

La raison car il craint de perdre l’imposteur
Qui devient dès lors, le détenteur de sa vie
Ou bien de sa mort. Tout se passe comme si

Le naïf n’avait jamais pu établir le
Contact entre la représentation qu’il se
Fait de lui-même et celle qu’il se fait des autres.

Pierrette

Conclusion sur l’imposteur et le naïf ébloui

 
L’illusion du naïf est de croire pouvoir arrêter la vie et la conserver, il ignore que sa nature est de s’écouler, le naïf se laisse envahir par l’angoisse de mort, l’imposteur entretient cet état.

 

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D’argent à l’ours debout de sable, colleté et langué de gueules, armé du champ, tenant dans les pattes une aigle sur une  tige de d’orangé posé en bande; sur une terrasse de gueules chargée d’une burelle ondée d’argent.

L’illusion (5)

Image de l’auteur

Tel un fou, le naïf est obsédé par le
Désir d’établir un univers fictif où
Il s’épanouirait pleinement. Alors, tout
En s’émerveillant de le voir si bien et de

Façon quasi naturelle, précéder et
Excéder son attente, il constitue en double
Magnifié et idéal de lui: le trouble
Imposteur qui, bien sûr, le laisse s’égarer

Et déformer entièrement sa perception
De la réalité dans les couleurs de son
Idée fixe. Quand on pense que sans la quête

d’idéal du naïf fondée sur la hantise
De tout ramener à lui, l’imposteur et sa
Vacuité ne seraient rien, n’existeraient pas!

(À suivre)

Pierrette

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D’argent à l’ours passant de tanné langué de gueules surmonté d’une aigle éployée inversée d’orangé.

 

L’illusion (4)

Image de l’auteur

Le naïf ébloui et l’imposteur ou la mécanique de l’illusion

Abusé par l’image illusoire qu’il a
De l’imposteur, le naïf, sans cesse aspire à
La réaliser en lui. Ainsi il offre au
Jeu de l’imposteur l’écran, oh! combien faux!

De la complaisance qu’il s’est forgé en le
Rencontrant. Dès lors le monde imaginaire et
Utopique du naïf gravite autour de
L’imposteur, de fait il finit par n’exister

Que par l’imposteur et s’il disparaît c’est pour
Se réincarner dans son univers d’images
Où il devient celle qu’il s’est faite, en un court

Instant, de l’imposteur. On pourrait presque dire
Que le naïf crée l’imposteur, le fait sortir
De son esprit pour se complaire et s’adorer.

(À suivre)

Pierrette

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D’or à un ours passant de sable armé et langué de gueules,  tenant un miroir de sinople accompagné en chef à sénestre d’une aigle éployée d’orangé

 

L’illusion (3)

Image de l’auteur

Le couple du naïf ébloui et de l’imposteur

Mais qu’est-ce qui engendre l’égarement
Imaginaire du naïf ? Probablement
La passion fondamentale de lui-même,
Et l’imposteur séduit le naïf car il aime

De même, lire dans ses yeux éblouis, la
Certitude de sa propre excellence. Là
Se pose une double passion: en inspirant
La voie qu’il faut suivre, l’imposteur sans

Scrupule modèle son disciple, mais le
Naïf soumet au carcan inflexible de
Son admiration le jeu de son superbe

Mystificateur qui est donc sans cesse dans
L’obligation de se conformer au portrait
que l’insatiable passion du naïf attend.

(À suivre)

Pierrette

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D’argent à l’ours passant de tanné, langué de gueules surmonté d’une aigle éployée contournée,  d’orangé

 

 

L’illusion (2)

Blason de Thomas Sybel de Aynsford (1531)

Celui qui vit dans un monde où tout lui renvoie
Son image a une vision du monde qui
Est illusoire. L’illusion? il la construit
Sur les ruines de la réalité déjà

Là et qui lui est insupportable. Dès lors
Il devient comme obsédé par son image
Illusoire et embellie. De surcroît, peu sage
Puisqu’il se courrouce dès que, de dehors,

La réalité vient faire obstacle à son
Idée fixe. Il vit ainsi dans une agréable
Euphorie tenant à l’écart la redoutable

Angoisse qui s’enracine dans sa blessure.
C’est ainsi qu’il quitte le monde notoire
De la réalité, gagnant l’ordre illusoire.

(À suivre)

Pierrette

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D’argent au tigre passant de gueules, la tête contournée, regardant son image reflétée dans un miroir d’argent, emmanché et garni d’or, posé en pointe

L’illusion (1)

Blason de la famille  Cardaillac de La Capelle

Hypothèse: Le couple de l’imposteur et du naïf ébloui  pose-t-il la question des pouvoirs de l’illusion?

Si elle est ingénieusement agencée,
Le public ne demande qu’à la partager;
Qu’à oublier la guerre et la misère, pour
Suivre le mirage d’un autre monde, tour

A tour magique et musical. En quoi consiste
Ce plaisir de l’illusion? L’esprit abusé
Reconnaît son erreur et apprécie l’artiste
Qui a su créer un monde aussi crédible et

Fictif à la fois. Le passage du faux au
Vrai a quelque chose de grisant: c’est un jeu
Habile qui reproduit les pièges de

La perception et de la connaissance: on sait
l’objet de l’illusion inaccessible mais
Tel une instruction inattendue, il nous plaît.

(À suivre)

Pierrette

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De gueules au lion d’argent, armé, lampassé et couronné d’or, vêtu d’une cotte d’armes d’azur, semée de fleurs-de-lys d’or aussi,  et treize besants d’argent en orle