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L’évêque Saint Bollik fut brûlé ce printemps ;
La dernière chanson qu’il avait composée
Et qu’un noir tribunal avait analysée
Avait été jugée un blasphème éclatant.
Montant sur le bûcher, son noble coeur battant,
Il songe à des jardins tout chargés de rosée ;
Il a peu de regrets que sa vie soit brisée :
Pour le vieillard qu’il est, ce n’est pas important.
Il contemple, pensif, le bourreau qui travaille
À garnir le bûcher avec des brins de paille
Qu’il est allé cueillir dans les champs refroidis.
L’exécuteur ira dormir dans son taudis,
La cendre volera, comme aux terres brumeuses
Le bon grain se disperse aux mains d’une semeuse.