Sonnet de Bertazzi, sur un tableau de Giovanni Reder
Por un bacio dato da una bella e grande signora
Pour un baiser que donna une belle et grande dame
A un gatto
À un chat
Questo scolpito in tela amabil Gatto
Gustó di bella dea bacio amoroso,
E al vivo poscia fattone il ritratto,
Si tien bien custodito, e assai geloso.
Cet aimable chat qu’a dépeint l’artiste
Eut de la déesse un baiser très fou ;
Puis il a posé pour son portraitiste,
Lui le bon gardien, lui l’amant jaloux.
Affinchè possa appien serbarsi intatto
Qual Armellin, che vive timoroso,
El acció preso non sia, sen fugge ratto
À stare in bosco, o in luogo più nascoso.
Et pour que sa vie intacte subsiste,
Nous voyons l’hermine, un animal doux,
Qui va s’éloignant de voies et des pistes,
Cachée dans un bois, ou je ne sais où.
Cosi tu’ ancora, o Gatto avventurato,
Serba intatta la bocca e puro il core,
E à colei pensa sol, che ti ha baciato ;
Et toi, petit chat, toi l’aventureux,
Ton museau, ton coeur bien purs tous les deux,
Pense à celle qui ce baiser te donne ;
E fà che solo a me permetti amore,
Che un bacio scocchi e mi riprendi il dato
Bacio amoroso per temprar l’ardore.
Et fais que je sois ton unique amour,
Pour nous embrasser chacun, tour à tour,
Apaisant l’ardeur où je m’abandonne.