Mirabelle est angoissée

Photo de Julie

Mirabelle est extrêmement mal aujourd’hui,
Elle mène à l’intérieur d’elle-même une enquête,
Sur aucune explication elle ne s’arrête,
Seul des petits ennuis lui reviennent à l’esprit.

Par exemple cette histoire de jalousie
Depuis qu’elle a été élue Miss à la fête
Et qu’en plus elle a fait du taureau la conquête,
Pas de quoi donc vouloir mettre fin à sa vie.

Tout au fond du pré, le regard hagard elle erre,
Même la venue de ses amies l’indiffère,
Il lui semble faire une chute dans un trou.

Vaines sont ses tentatives pour l’interrompre,
Torturée par l’angoisse elle beugle à tout rompre,
Enfin calme une larme coule sur sa joue.

Vincent

Mirabelle tire la langue

Photo de Julie

Le sol est craquelé tellement il fait chaud,
Pas une goutte de pluie depuis des semaines.
Le paysan en attendant quelles reviennent
A ajouté à l’ombre des arbres un point d’eau.

A court de bassin il en a fait un nouveau
Avec un gros bidon en polyéthylène
Dont la coloration en bleu de méthylène
Provoque la convoitise des animaux.

Deux vaches très intéressées se la dispute,
Tête contre tête les adversaires luttent,
Du rude combat Mirabelle sort vainqueur.

Non contente d’avoir mis sa rivale exsangue,
L’arrogante gagnante tire en grand la langue,
L’autre regarde ailleurs ayant un haut le coeur.

Vincent

Mirabelle et les randonneurs

Avec l’été des randonneurs sont de retour.
Munis de leurs bâtons ils battent la campagne,
(Mieux vaut ça plutôt qu’ils s’en prennent à leurs compagnes !)
Évoquant le temps de leurs premières amours.

Ils passent des clôtures évitant un détour
Qui amènerait à franchir une montagne.
Pour ne pas être surpris les intrus se magnent
En prenant soin d’avancer à pas de velours.

Un taureau très attentif à tout ce qui bouge,
En les voyant sur son territoire voit rouge,
Et se dirige vers eux les cornes en avant.

Mirabelle prend pitié des sexagénaires,
La vache tend au mâle excité son derrière
Désireuse d’être utile agréablement.

Vincent

En réponse à « Fier goupil de gueules »

image de l’auteur

Le Corbeau prépare un buffet,
Il prend un camembert bien fait,
Y met de la salsepareille
Laissant le Renard stupéfait.

Pierrette

Fier goupil de gueules

image de l’ auteur

Le goupil rouge est satisfait,
Le camembert était bien fait ;
Quant aux bons raisins de la treille,
Le corbeau les prend, c’est parfait.

Cochonfucius

Licorne rose invisible

image de l’auteur

Au parc de la licorne un long siècle s’écoule ;
Indolente, elle veille, et paisible, elle dort,
Sa vie n’est guère plus que ne serait la mort,
Le même jour toujours survient et se déroule.

Cet animal obscur se maintient, loin des foules,
Savourant les plaisirs qu’on obtient sans effort,
Laissant par le vitrail entrer le vent du Nord
Et dans le grand salon s’égarer quelques poules.

Licorne sans passion, qui suit une humble loi :
Veiller sans inquiétude et vivre sans effroi,
Et ne rien agiter dans cette âme endormie.

Il règne sur le parc un apaisant brouillard
Qui porte la fraîcheur aux plantes, ses amies,
Et leur narre un récit du Maître Chevillard.

Cochonfucius

Plume de mai

image de Pierrette

Choses vues la nuit
Que transcrit, au fil du jour,
La plume de mai

Cochonfucius