Toute œuvre, écrite ou peinte, est une création
Car l’artiste opère la transmutation
Du réel et il nous invite à le rejoindre
Dans son univers mental là où il peut peindre
Son doux rêve de plénitude ou ses terreurs
Souterraines. L’imagination est alors
Aux prises avec le sens du monde et d’ores
Et déjà, propose ses conjectures à l’heure
Où l’invisible doit être mis à jour par
L’artiste qui l’invente à partir du visible.
Par le mot, je peux contempler le monde, par
L’image, je visite les directions
Du sens. Est-ce que la civilisation
Lutte contre la nuit en cherchant la clarté ?
Un livre d’images
Iconographe et barde, en un accord parfait,
Produisent un recueil qui des tableaux arbore ;
C’est comme un bel objet que l’artisan redore,
De la Terre et du Ciel un étonnant reflet.
Héphaïstos et Zeus en restent stupéfaits ;
Ils lisent un fragment, ils en veulent encore,
Que ce soit inspiré par Desbordes-Valmore
Ou par un vieux bouquin trouvé dans un buffet.
L’obscurité des nuits, la fraîcheur matinale
Et bien d’autres moments vivent dans ces Annales,
Jusqu’aux amusements des trolls et des lutins.
À trois muses, merci : la douce Dionysienne,
Puis, verseuse de vin, la folle Clunisienne,
Et celle à qui je dois ces jolis tableautins.