Composition de l’auteur
Un bal était donné dessus le pont du Nord ;
— Mère, irai-je danser, demande alors Adèle ;
— Mais non, vous n’irez point, gentille demoiselle !
Et la voici pleurant les larmes de son corps.
Mais son frère survient dans une nef en or ;
— Dis, pourquoi pleures-tu ? — Hélas, lui répond-elle,
Je suis privée de bal par Maman, la cruelle.
— Mets donc ta robe blanche et grimpe vite à bord.
Sur la robe ont relui les ors de la ceinture,
Et les vollà partis, frondeuses créatures,
La belle fille au bras du vaillant fils aîné.
À danser dans la nuit, quelques instants s’écoulent,
Quelques instants, pas plus, et puis le pont s’écroule :
Sachez-le, c’est le sort des enfants obstinés.