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Le serpent voit la femme et croit voir une reine,
Il se transforme alors en bouffon de la Cour ;
Il déclame des vers ainsi qu’un troubadour,
Il chante des refrains que les démons reprennent.
Devant ces clowneries, Eve reste sereine,
Mais ce vert soupirant lui paraît un peu lourd ;
Le jardin, par ailleurs, est un plaisant séjour,
C’est un terrain de jeux, ce n’est pas une arène.
La pomme sur son arbre est de toute beauté,
L’autre dit « Mange-la, tu deviendras déesse,
Ce qui pour toi serait un sort bien mérité. »
Eve ne répond rien, réticente princesse,
Il est vrai que le fruit pourrait être un trésor,
Mais il pourrait aussi être porteur de mort.