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Au coeur d’Eden, il grandit sous les cieux ;
Aucun serpent son fruit ne chantera,
Ni d’en goûter Dame ne tentera,
Il est, ce fruit, invisible à nos yeux.
Donc nul n’en mange, et d’ailleurs c’est tant mieux,
Et nul de pleurs sur lui ne jettera.
Or, ce bel arbre en douceur baignera,
Bois sans histoire, ainsi qu’il plaît aux dieux.
Autour de lui tournent de clairs esprits
Tous d’innocence et de candeur épris ;
Ils dansent là tant que le Soleil luit.
Par le vent fut une branche cassée,
Dont tombe au sol une sève glacée :
Sur le jardin vient une sombre nuit.