Nous n’avions point souci du temps

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Gravure de Gustave Doré

Nous n’avions point souci du temps,
D’hiver nous faisions un printemps,
Le temps pourtant vite s’envole…
Hiver, printemps sont des symboles.

Nous avions atteint des sommets,
Tu brûlais quand je te nommais,
J’avais une voix grave et tendre
Et tu frémissais à l’entendre.

Et nous avons su mettre à mort
L’amour qui nous donnait remords.

* * * * *

Cochonfucius

Stéphane Cattaneo

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Toile, d’après Stéphane Cattaneo

Stéphane a terminé ce beau tableau qu’il signe
Cattaneo, car c’est, le saviez-vous, son nom.
Il s’interroge alors : le vendra-t-il, ou non ?
D’un musée, d’une expo, la toile est-elle digne ?

Choisissant un papier plus blanc que n’est un cygne,
Il traça mon portrait, au temps où son renom
Était confidentiel ; de tels artistes n’ont,
Quand ils sont débutants, qu’éloges en trois lignes.

Stéphane, si souvent nous avons ri ensemble,
Je peux te consacrer un sonnet, que t’en semble ?
En souvenir des mots du grand Gérard Mentor.

Or, tu as bien raison de jouir de ta peinture,
Même lorsque tu dois te serrer la ceinture ;
Elle est comme un printemps, n’en déplaise aux butors.

Cochonfucius

Dame de la lune verte

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image de l’auteur

— Maîtresse de la verte lune,
Impératrice des chagrins,
Qui voudras-tu pour souverain ?
Pour qui, cette bonne fortune ?

– J’ai choisi le vent de la dune
Qui d’herbe m’offrit quelques brins,
Et de blé, même, quelques grains ;
Nous vivrons auprès des lagunes.

— Mais si le chêne à rude écorce
Te fait hommage de sa force,
Ton coeur en sera-t-il ému ?

— Non, je me n’aime pas les ruptures
Que par son caprice on endure,
Ainsi qu’il advint, quand il m’eut.

Cochonfucius

 

Un amour de recueil …

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image de Pierrette

 

AUBADE PRIMITIVE

À l’Aube du monde
Je me suis éveillée.
Cavalier de la Nuit,
Tu étais déjà là .
Heureux, tu m’attendais.
Nous étions lueurs d’Âme ,
Émergeant de son antre.
Nous étions deux fleurs vives,
Deux flammes parmi cent ;
Toutes du même clan.
Au premier chant du monde
Je fis mes premiers pas .
Et toi seul enlaça
Mes gestes orchestrés ;
Faisant chœur de toute éternité.
« Pêcheur d’ Ombres fécondes » ;
Ainsi tu te nommais.
Tu versais sur la terre
Tes œuvres de beauté .
Et moi , berceau de lumière,
Je voulais éclairer
Jusqu’aux grottes profondes
Ton ouvrage parfait.
Pluie de poussière,
Je voulais habiter
Le moindre de tes gestes ;
Habiller d’ or tes pensées.
Voilà des millénaires
Que nous faisions la course
À travers les nuées ;
L’un se cachant de l’autre
Pour mieux se retrouver.
Nos joutes amoureuses
Ont fait naître la lune ;
La douce Séléné .
Et son art de brodeuse
Nous offrit les étoiles.
Nous étendions nos voiles;
Sillonnant à l’envolée
L’Univers tout entier,
Pour raviver l’éclat
Des astres les plus fades.
De ces jeux formidables
D’amants originels
Nous étions fatigués…
Nous nous sommes lassés
De ces danses éternelles.
« Vois, mon âme gémelle,
Je ne veux plus jouer.
Je veux me reposer
Sur ton flanc apaisé. »
Nous nous sommes endormis
À l’ombre de volcans,
Sur les rives d’une Terre
Nouvellement éclose.
À présent rassasiée
D’un sommeil abyssal,
J’hésite à t’éveiller
Pour te révéler un étrange secret…
Vois mon fervent jumeau ;
Du Cosmos au Chaos !
Innocente à nos pieds,
De nos songes tressés,
Est née l’Humanité.
Avons-nous bien rêvé ?
Avons-nous bien œuvré
À répandre sur elle
Nos dons les plus précieux ;
Amour, Amour, Amour …

Gracie de la Nef

 

Mirabelle et le pêcheur

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image de Pierrette

Elle l’a toujours vu, quand naissent les bourgeons,
Traverser la prairie encombré de ses cannes,
Pour rejoindre l’étang où jouent canards et canes
Ainsi que canetons, à faire des plongeons.

L’homme installe ses perches à l’abri des grand joncs
Du lieu dont il connaît les multiples arcanes ;
Depuis l’enfance il vient à pied ou en bécane,
Méditer sur la vie en traquant le goujon.

Parfois Mirabelle l’interrompt dans ses songes,
Profitant d’un moment où nul bouchon ne plonge,
Et obtient de sa main de douces attentions.

Mais déjà, cette année, le pommier est en fleur
Sans qu’elle n’ait eu vent de son tendre pêcheur,
La vache est fort peinée par sa disparition.

Vincent

En hommage à Yves Le Medec

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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