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Elle vient au jardin manger des roses blanches,
Sans dédaigner, non plus, la bonne herbe du pré ;
Sur les petits fraisiers, gourmande, elle se penche,
Vérifiant que les fruits sont mûrs et empourprés.
D’autres jours, elle va dans les flots de la Manche
Que survole à minuit l’oiseau d’ivoire ambré,
D’un geste négligent, elle brise une branche
De corail qui poussait sur un récif doré.
Licorne de sinople, ô ma muse sereine,
Ton âme, en ce moment, de sonnets n’est pas pleine,
Tu ne te plonges pas dans des romans d’amour.
Tu danses dans les bois, parmi les feuilles jaunes,
Adorant le dieu Pan et consolant les faunes ;
Car ils n’existent plus, mais ils rêvent toujours.