Encore Meredith

divine-comc3a9die.jpg

Toile de Dali

Flattant ma vanité, un trop brûlant désir
S’est adressé à moi. Amie, je me contente
De jouer avec toi, puisqu’un tel jeu nous tente ;
D’aller sur cette voie nous fait tous deux frémir.

Si sur ta poésie j’ai voulu renchérir,
Ta réponse à ma voix est trois fois plus charmante.
Ce qui était secret devient chose flagrante,
Je ne permettrai pas qu’on vienne l’appauvrir.

Puisque mon sort dépend de ce que je te dois,
Sérieuse est ma prière, et je dis : pense à moi,
Règne sur ton poète, amie de mes pensées.

S’il existe un soleil n’éclairant qu’une fleur,
S’il existe un soleil qui sent battre son coeur,
Fais de moi un soleil allant sur sa lancée.

Cochonfucius

Dans le creux de la nuit

the-kiss.jpg

Toile de Edvard Munch

Danse onirique et noire, et pure, et silencieuse,
Cerveau unique où deux esprits sont enlacés ;
Un lien sans avenir, sans contact, sans passé,
Gardé par quatre cents missives sentencieuses.

Dans le creux de la nuit, interjections fiévreuses,
Désespoir de dormir à soi­-même embrassé ;
Traversant en apnée, tel un grand cétacé,
La longue nuit d’hiver et ses fosses ombreuses.

Ermites vont plaidant une saine abstinence
Qui permettrait d’atteindre une humble transcendance ;
Le mérite survienne à qui survit ainsi.

Je m’assieds dans le noir, j’allume une lanterne,
Et je laisse flotter mes sentiments en berne :
La transcendance est là, dans cette voie aussi.

Cochonfucius

Adam et Lilith

it-was-lilith.jpg

Toile de Nancy Denommee

Adam aimait l’amour sans avoir jamais vu
De féminin minois… et puis, une luronne
Qui n’a pas froid aux yeux, à ce point l’impressionne
Que son cœur de l’Eden ne se satisfait plus.

Et lui qui se montrait tout innocent et nu
Devient majestueux au milieu de l’automne,
Les oiseaux du jardin, bien sûr ça les étonne,
De le voir explorer ce parcours inconnu.

Mais Adam n’est pas libre, et sa vie est inscrite
Au plan du Créateur, en sa règle, en ses rites.
Lilith partit un jour vers je ne sais quel sort.

Adam n’a de cela gardé nulle souffrance,
Ce bel amour était une vaine plaisance ;
Celui qu’il a pour Eve est fort comme la mort.

Cochonfucius

Synchronicité

max-ernst.jpg

Toile de Max Ernst

Apprenons chaque jour la force du silence.
Il nous en a fallu, du temps, pour le choisir,
Combien nous en avons débattu, à loisir,
Mettant sincèrement nos coeurs dans la balance.

Je n’écris pas ceci par jeu, par nonchalance,
Ni pour faire de l’art, ou me faire plaisir,
Mais pour exorciser l’intrusion du désir
Bousculant de nos vies la tranquille ordonnance.

Si nous l’apprivoisons, nous verrons survenir
Chacun au fond de soi, les plus beaux souvenirs,
Ni vraiment différents, ni tout à fait semblables :

Comme s’ouvrent deux fleurs d’automne, au même instant,
Dans deux jardins qui sont l’un de l’autre distants,
Et semblent partager un désordre ineffable.

Cochonfucius

Pierre Abélard à Saint-Denis

abelard_heloise_large.jpg

Toile Eoindel

Abélard, dont le peuple admirait les discours
A pour amante pris la très sage Héloïse,
Et l’histoire nous dit combien cette entreprise
Les laissa tous les deux sans joie et sans secours.

Bien que leur aventure eût ainsi tourné court,
Héloïse resta sous cette étrange emprise.
A leur sort inhumain ces deux âmes en prise
Ne perdirent contact, au long de leur parcours.

Et quand je pense à eux, je leur donne raison,
Car, n’ayant plus de fruits dans leur froide saison,
Ils cultivaient la fleur des amours impossibles.

J’admire même un peu leur double célibat.
Chacun de leurs deux coeurs, qui contre l’autre bat,
A le droit de ne pas demeurer impassible.

Cochonfucius

Federico voit des lézards

two-beings-the-lonely-ones-by-edvard-munch-osa139.gif

Toile de Edvard Munch

J’ai vu Maître Lézard en pleurs dans les herbages,
J’ai vu Dame Lézard, des larmes dans les yeux ;
Ils ont perdu ce qu’ils avaient de plus précieux :
Le bel anneau de plomb, témoin de leur mariage.

Par-dessus la prairie, c’est l’azur sans nuages
Qui embarque à son bord les habitants des cieux.
Capitaine dodu, le soleil orgueilleux
En gilet de satin conduit son équipage.

Qui entend des lézards l’émouvante supplique ?
Pourront-ils retrouver leur anneau métallique ?
Il faut craindre que non, car nul n’en a souci.

Federico chanta cette étrange comptine,
Beau souvenir pour moi de lecture enfantine ;
Devenu vieux lézard, je lui dis grand merci.

Cochonfucius

Ce sont…

another-brick.jpg

Image extraite de Another brick in the wall

Ce sont les nièces des vampires
Qui voulaient étudier Shakespeare
A la lumière d’un lampyre
Dans un coin perdu de l’empire.

Au bout d’une heure, elles soupirent :
Comme étude on ne fait point pire ;
Aux exploits sportifs on aspire,
Aux gestes qui font qu’on respire.

Ces nièces que le sport inspire
Vont sur le terrain, et transpirent,
Puis contre l’arbitre conspirent ;

Nièces qui lecture rompirent
Puis aux vestiaires se tapirent ;
Enfin, qui sait pourquoi, glapirent.

Cochonfucius

Crocolionne

crocolionne-1

Assemblage de l’auteur

Dans les tréfonds d’un caveau noir,
J’entends chanter la crocolionne ;
Du cimetière, vers le soir,
Cette habitante m’impressionne.

Que chante-t-elle : une prière ?
Une villanelle d’antan ?
Sa voix murmure sous la pierre,
Presque personne ne l’entend.

Jamais sa force ne s’augmente,
Faute de trouver à manger ;
Son âme est à peine vivante,
Son existence est en danger.

Elle survit dans la poussière,
On ne lui donne plus les morts ;
Des crocolionnes la dernière
Sans fin nous dit son triste sort.

La crocolionne qui soupire
Dans les confins des lieux sacrés
Aimerait mieux être un vampire
Nourri de vie au goût sucré !

Cochonfucius

Je rêve toujours…

Dame.png

image de l’auteur

J’ai rêvé, l’autre jour, que je voyais la Dame
D’Antibes, elle volait tout droit vers l’Héraldie
En souriant. Je me sentis abasourdie,
Allait-elle atterrir sur le grand macadam?

Mais non! elle survola les Nefs, au grand dam
De ceux qui l’observaient. Dès qu’elle se fondit
Avec un nuage, alors que c’est interdit!
Toute l’Héraldie attendit sauf un quidam

Qui lui fit signe. C’est lui qu’elle cherchait
Parce qu’elle reparut immédiatement.
Leurs regards s’allumèrent instantanément

Comme si depuis toujours, l’un accrochait
L’autre. Dans son atelier, en un mouvement,
Ils se réfugièrent pour un moment dément.

Pierrette

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

WordPress.com en français

Toutes les nouvelles de la communauté WordPress.com