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Par le pont Saint-Michel, franchi dans ma jeunesse,
Combien de mes amours s’en allèrent mourir ?
Sur un pareil sujet je ne veux discourir,
D’autres en parleront, qui plus ont de noblesse.
Passant le Pont de Pierre au seuil de ma vieillesse,
Je vois auprès de l’eau d’autres printemps fleurir ;
Sous le ciel lumineux je regarde courir
En Garonne les nefs, qui jamais ne se pressent.
Or, je n’ai point regret de mes jours périssants,
Puisqu’en d’autres vergers sont des fruits mûrissants
Et qu’au ciel nous voyons la lune impérissable.
Je sais que le passé ne doit pas revenir,
Car je l’ai lu souvent dans mes livres de sable ;
Et le présent, dis-moi, qui le peut retenir ?
Cochonfucius