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Les Bouddhas, même s’ils ont gardé forme humaine,
N’éprouvent nulle peur, lorsque leur vie s’enfuit :
Tranquilles sont leurs jours, tranquilles sont leurs nuits,
Ils prennent, pour boisson, les eaux d’une fontaine.
Sans ardeur, sans dégoût; sans travail et sans peine,
Acceptant, pour offrande, un bol de riz bien cuit,
Ils donnent quelques grains au corbeau qui les suit,
Puis contemplent, au ciel, une étoile lointaine.
Nul désir de pouvoir ne les tient en ses liens,
Nulle soif n’est en eux d’amonceler des biens,
Quant à leur gourmandise, elle est bien assouvie.
Mais, dans leur paradis, je ne crois pas aller,
Et, quant à leurs vertus, puis-je les égaler ?
Même avec ses douleurs, autant vaut cette vie.