Collage de Max Ernst
Aux confins s’en aller, loin, très loin du plaisir,
S’endormir au milieu d’un territoire sombre,
S’abriter, se tapir, se laisser rétrécir…
Oublier les dangers qui rôdent en grand nombre ;
Souvent, j’éprouve en moi la tentation de fuir
Et d’aller vivre seul une vie sans encombre,
D’ignorer les tourments qui ne font que grandir
Pour me blottir, serein, au milieu des décombres.
Mais je continuerai, sur la mouvante sphère,
De faire tout ce qu’il m’est demandé de faire,
Même avec l’impression que je le fais pour rien.
D’un monde routinier suis volontaire otage,
Je le suis au repos, je le suis en voyage…
Que peut-il en sortir ? Ma foi, on verra bien.